Parution des données de consommation d'espaces 2009-2023

Les données de consommation d'espaces fournies par l'observatoire de l'artificialisation ont été mises à jour en avril 2024. Retrouvez ci-dessous les premiers éléments d'analyse de ces chiffres qui couvrent la période du 1er janvier 2009 au 1er janvier 2023.

La consommation d’espaces diminue légèrement en 2022

Le rythme de consommation d'espaces connaît une tendance à la baisse depuis 2011. Le point le plus bas a été atteint en 2019, année lors de laquelle 19 491 hectares (ha) ont été consommés. 

Après une légère hausse observée pour les années 2020 et 2021, l’année 2022 révèle une légère baisse de ce rythme, qui est à interpréter avec prudence. 

 

 

En effet, la consommation d’espaces en 2022 (20 276 ha) reste du même ordre de grandeur que les années précédentes. De plus, cette baisse reste modeste, et intervient après une augmentation lors des années précédentes. 

Ainsi, l’on retiendra davantage l’absence de reprise de la consommation d’espaces, l’année 2021 restant sur un niveau inférieur à la période 2016-2018. 

Les incidences de la crise COVID, qui auraient pu laisser croire à une forte diminution de la consommation d’espaces, demeurent à ce stade peu visibles. En effet, les données de consommation d’espaces reflètent le changement de qualification fiscale du terrain, qui intervient lors du commencement des travaux. Toutefois, il existe un décalage temporel de plusieurs années entre la décision d’aménager et la réalisation effective des logements et activités, après viabilisation des terrains. À cet égard, les perturbations liées à la crise sanitaire risquent d’avoir des conséquences plus étalées dans le temps.

 

Une efficacité toujours en hausse

Selon les données Sitadel relatives aux autorisations d’urbanisme, les surfaces de plancher autorisées pour le logement ont retrouvé en 2021 leur niveau d’avant Covid. Pour l’année 2022, elles restent du même ordre que pour l’année 2021 (38,5 millions de m²). De leur côté, les m² de surfaces de plancher autorisés pour l’activité économique sont en hausse (38,6 millions de m² en 2022 contre 36,3 en 2021). 

De manière positive, on observe une tendance de fond à l’amélioration de l’efficacité de la construction : la France consomme de moins en moins d’espaces par rapport au volume de constructions, ce qui reflète les efforts croissants de recyclage et de densification urbaine. Après une légère baisse en 2020, l’efficacité est à nouveau à la hausse en 2021 (dernière année disponible pour les données de construction). 

Ainsi, 1 hectare de terrain permet de construire 2 538 m² de bâti en 2021, contre 1 950 m² en 2011, soit +30% en 10 ans.

 

La consommation d’espaces est majoritairement située sur des communes rurales au sens de l’INSEE

Les communes rurales au sens de l’INSEE accueillent 32 ,7 % de la population pour 68 % de la consommation d’espaces nationales. 

A l’intérieur de cet espace rural, les bourgs ruraux (15,3 % de la population nationale) représentent 25,8 % de la consommation d’espaces nationale. De leur côté, les communes à habitat dispersé (représentant 14,9 % de la population nationale) représentent 33 % de la consommation en 2021. La dernière composante de l’espace rural (les communes à habitat très dispersé) concentre 2,5 % de la population pour 6,9 % de la consommation d’espaces). 

A l’inverse, les communes denses (38 % de la population nationale et 48,3 % des emplois) représentent 7 % de la consommation d’espaces.

Enfin, il faut noter que 61,38 % de la consommation d’espaces se fait dans les communes considérées comme détendues, c’est-à-dire classées « C » au regard de la typologie « ABC » de tension entre l’offre et la demande en logements. Cette typologie classe les communes en fonction de leur déséquilibre entre offre et demande, A étant les marchés les plus tendus et C les plus détendus. 

Au-delà de la trajectoire nationale de sobriété foncière, la question de la répartition territoriale est donc primordiale. 

 

Précautions d’utilisation

Il est rappelé que les données 2009-2023 remplacent les données produites précédemment, sur la totalité de la période. En effet, les nouvelles données intègrent aussi des corrections sur les années précédentes. En particulier, le calcul propose une rectification des « rebonds », à savoir les parcelles passant de NAF en urbanisé une année, avant de revenir en NAF l’année d’après. 

Pour en savoir plus sur les données, leur contenu et leurs limites, vous pouvez consulter la FAQ, la méthode de production des données, ainsi que les définitions et limites associées.

Des données disponibles gratuitement en open-data

Le Cerema produit les données de consommation d’espaces pour le compte des ministères en charge du logement, de l’écologie et de l’agriculture. Elles sont disponibles en accès libre, à une maille communale et à un rythme annuel. Ces données sont mises à jour chaque année, et la mise à jour est diffusée au premier semestre.

Elles sont accompagnées d’un visualiseur cartographique, ainsi que d’un tableau de bord. Les données contiennent en outre, pour chaque commune, le SCOT auquel elles appartiennent (source : Fédération nationale des SCOT).

Les territoires bénéficient également d’un accès gratuit, après en avoir fait la demande, à l’application Urbansimul, qui permet le croisement de nombreuses sources de données foncières pour les rendre facilement interprétables sous une forme de cartographie.